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Éditorial de Monica Petit Tixier

Nous, ciotadens, avons toujours considéré que La Ciotat représentait, dans la mémoire collective de notre pays, le berceau du cinéma.

Les frères Lumière s'y installèrent, y inventèrent le cinématographe, y tournèrent leurs premières séquences filmées. L'arrivée du train en gare de La Ciotat reste encore aujourd'hui l'image la plus frappante de l'histoire du cinéma et l'Eden demeure la plus vieille salle de projection publique du monde.

En se promenant sur les hauteurs de La Ciotat, Michel Simon découvrit une vieille bastide du 18ème siècle en pleine garrigue dominée par une falaise haute de plusieurs dizaines de mètres. Séduit par cet écrin de verdure s'ouvrant sur les calanques, le grand acteur la racheta en 1946 au peintre Allaux.

Cette demeure est une importante construction, élevée sur trois niveau, comptant également un pigeonnier. Michel Simon y fit construire une tour en galet, y réaménagea l'intérieur où il installa notamment une salle de projection.

L'acteur vînt très souvent en villégiature dans sa résidence ciotadenne, et son souvenir demeure très vivace auprès de la population. A sa mort, quelques membres de sa famille y vécurent, avant que la bastide ne soit laissée à l'abandon.

Je savais que Michel Simon avait vécu à La Ciotat et j'allais souvent me balader dans les jardins de sa propriété située Chemin de la Garde, quartier du Sémaphore.

La Ciotat : Le Bec de l'aigle Fin 1980, j'apprends que les petites-filles de Michel Simon, vivant à l'étranger et ne pouvant faire face aux dépenses requises pour la réfection de la propriété de leur grand-père étaient en pourparlers avec des promoteurs intéressés par l'importante superficie du domaine et par son exceptionnelle situation propices à une opération immobilière.

Je ne pouvais me faire à l'idée que cette bâtisse du 18ème siècle, nichée dans un parc de 12 hectares surplombant la mer, dans laquelle avait vécu une des plus grandes figures du cinéma français et qui représentait pour moi un patrimoine culturel inestimable, disparaisse, et qu'à la place soit édifié un ensemble immobilier.

La maison de Michel Simon à la Ciotat

Il m'est apparu indispensable de rassembler autour de moi des amis et de tenter de convaincre les petites-filles de Michel Simon de ne pas céder à la pression des promoteurs, leur faisant apparaître que la maison de leur grand-père, où elles aimaient encore venir, allait disparaître. Parallèlement, nous prîmes contact avec la municipalité de l'époque et fîmes valoir l'importance que revêtait pour la ville la conservation de ce lieu intimement lié à ses racines cinématographiques. L'appel des deux côtés fut entendu. Les deux parties se rapprochèrent. La municipalité fit une offre aux petites-filles de Michel Simon qui abaissèrent considérablement leurs exigences matérielles, dans la perspective de pouvoir toujours être accueillies dans cette maison, promesse qui leur fut volontiers accordée par la ville.

C'est ainsi que le 27 décembre 1990, la maison de Michel Simon devint propriété municipale de La Ciotat.

La maison était sauvée, mais il fallait aller plus loin. Compte tenu de l'importante personnalité de Michel Simon et de son implication dans cette ville, nous nous sommes mis à nous intéresser à toutes les facettes de cet immense personnage et avons constaté qu'aucune centralisation de documents le concernant n'avait été ébauchée en France.

Nous décidâmes donc, parrainés par Maya et Martine Simon de perpétuer la mémoire de leur grand-père et ensemble de constituer une association qui tout naturellement s'appela " Les Amis de Michel Simon ". Un travail de plusieurs années nous permit de réunir une très importante quantité de documents originaux dignes d'être exposés et vus du public. C'est ainsi que naquit " L'espace A. et L. Lumière- Michel Simon " dont l'activité ne cesse de s'accroître.

L'aventure Michel Simon est née de la passion de quelques-uns uns, de l'amour de ses petites-filles, du soutien de la Région et de l'intérêt de la Ville de La Ciotat.





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